L'AVARE
Est-il utile d'ajouter : de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière…
Nous avons tous vu cette comédie à l'exception peut-être des détracteurs de cet écrivain illustre du 17 ème siècle…
Jacques Copeau (grand homme de théâtre) : La plus belle éternité,, c'est celle d'une voix qui, trois cents ans passés, ne cesse pas de s'adresser aux hommes, de leur parler, de les toucher, vivante, articulée, avec toute la force de son intonation, toute la subtilité de ses nuance. Molière est là, il agit et parle.
Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger… "(Molière/L'Avare)
Molière mêle ici avec tellement d'aisance l'analyse profonde et la farce. D'un sujet sombre, une famille désorganisée par le vice du père, il fait une comédie. Le rire est abondant, franc, inattendu et prouve à merveille que le génie comique peut s'emparer d'un sujet, le soulever, le pénétrer et y trouver de la gaité jusque dans ses parties les plus noires.
L’AVAREa
Qui ne connait pas cette comédie en cinq actes datant de 1668 signée Molière ? Une pièce à la fois drôle et dramatique.
Syno...(raccourci)
Harpagon, un vieil avare tyrannise ses enfants, Cléante et Elise. Il a prévu pour eux des mariages d'intérêt : une riche veuve pour Cléante et un riche vieillard pour Elise. Quant à lui, il s'apprête à épouser Mariane dont la jeunesse et le charme compenseront la pauvreté. Mais les jeunes gens résistent à ces " monstrueux " : Elise s'est secrètement fiancée à Valère, qui pour vivre près d'elle et la protéger, s'est fait engager comme intendant par Harpagon. Cléante, pour sa part, est amoureux de Mariane…
Nous connaissons tous l’histoire d’Harpagon, créée dans l’imaginaire de Monsieur Molière.
En fait, Harpagon n’a jamais quitté l’affiche. Il a endossé tous les costumes, pris les traits les plus divers, changé d’emploi bien souvent.
On a pu le voir pathétique, bouffon, tragique, méchant, shakespearien, halluciné , délirant, clownesque, victime parfois.
Au prodigieux programme de ce bourgeois et affairiste richissime – hanté par les sous qu’il met dans sa fameuse cassette - de cet usurier possédé tyrannisant une famille charmante, faut-il rire ou pleurer ?
Faut-il plaindre ou haïr ce forcené qui enterre son or et ne donne jamais mais "prête"» le bonjour ?
Eclats de mots, éclats de situations, quiproquos truffés de drôlerie, et de nombreux coups de théâtre sur le plateau du Théâtre Royal du Parc...
Au fait, connaissez-vous l’âge d’Harpagon ? Je puis vous dire qu’il est né (créé si vous préférez) en 1668. Faites-le compte…si vous aimez compter comme lui !
Goethe (1825) : « L’Avare dans lequel le vice détruit toute la piété qui unit le père et le fils, a une grandeur extraordinaire et est à un haut degré tragique. »
Il y a de véritables moments d’anthologie dans cette pièce entre autres celui du vol de la cassette !
L’AVARE AU THEATRE DU PARC ...
Thierry Debroux (Directeur du Théâtre) : Pas question de monter « L’Avare » sans avoir sous la main l’acteur capable de se glisser dans la peau d’Harpagon. Mais la démarche fut en fait différente.
Nous voulions renouveler notre fructueuse collaboration avec « Le Théâtre de L’Eveil », partenaire sur le « Richard III » qui avait valu à Guy Pion d’être nommé dans la catégorie « Meilleur Acteur ».
Je me suis demandé dans quel rôle Guy pourrait donner le meilleur de lui-même et c’est tout naturellement qu’Harpagon s’est présenté.
Patrick Mincke s’impose depuis deux ou trois saisons comme metteur en scène incontournable. C’est tout naturellement que nous lui avons offert la possibilité de mettre son talent au service de Molière. C’est maintenant chose faite. Et bien faite !
LE MOT DUMETTEUR EN SCENE...
Patric Mincke (metteur en scène) : J’ai beaucoup travaillé ces dernières années sur des textes contemporains dont les thématiques brûlantes poussaient souvent à une inconfortable remise en question.
Me plonger dans « L’Avare » a donc été, pour moi, un véritable rafraîchissement.
En effet ici plus de remise en question . Car nous pouvons aujourd’hui poser un regard serein sur cet Harpagon et sur l’avarice en général, sachant que depuis 350 ans les choses ont considérablement évolué.
Alors jetons un regard mi amusé, mi horrifié, sur ce que l’homme était en ce lointain XVIIème...
Patrice a fait un travail superbe de mise en scène avec ses acteurs, les faisant jouer d’une manière moderne, à la fois dans le débit du texte, et aussi la façon de le dire et de le jouer, et dans une gestuelle très animée touchant de près la chorégraphie.
Que l’on se rassure c’est bien du Molière que nous voyons et que nous écoutons...
La première caractéristique de son dialogue , la plus évidente , a trait au fait que chaque personnage possède son propre discours, ce qui contribue à le caractériser.
DU COTE DU THEATRE DE L’EVEIL ...
Fondé en 1982 par Guy Pion et Béatrix Ferauge , tous deux comédiens.
A chaque spectacle (plus de 40), on peut parler de réussites successives.
Guy Pion est supérieur dans le personnage d’Harpagon, et Béatrix bien présente dans le rôle de Frosine , qui n’est pas une domestique d’Harpagon mais bien une femme d’intrigue.
VIENS VOIR LES COMEDIENS...
Dix acteurs défendent avec énergie, dynamisme, une grande joie et beaucoup de talent les personnages inventés par Molière.
La Flèche valet de Cléante (Othmane Moumen).
Maître Jacques, cuisinier et cocher d’Harpagon (Stéphane Fenocchi.
Maître Simon, courtier - et commissaire, et La merluche, d’Harpagon (Simon Wauters)
Anselme, alias Dom Thomas d’Alburcy, père de Valère et de Mariane ( Freddy Sicx)
Frosine, femme d’intrigue (Béatrix Ferauge)
Mariane , amante de Cléante et aimée d’Harpagon (Yasnaïa Detounay)
Cléante, fils d’Harpagon et amant de Mariane (Patrick Michel)
Valère, amant d’Elise (Camille Pistone)
Elise fille d’Harpagon et amante de Valère (Aurélie Alessandroni)
Et Harpagon, le grigou, le grippe-sou, le terrible et malade avare , le père de Cléante et d’Elise(Guy Pion)
Il économise sur tout, il refuse de faire la moindre dépense...
Il ne pense qu’à sa cassette qui contient dix mille écus d’or qu’il a cachée dans le jardin. Il personnifie son argent qui est la source de son bonheur.
Harpagon : Hélas mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi, et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation , ma joie ; tout est fini pour moi , et je n’ai plus que faire au monde ! Sans toi, il m’est impossible de vivre !
Décidément, « L’AVARE », l’une des grandes pièces de Molière, n’a toujours rien perdu de son éclat !
Le décor : une vieille maison abîmée, « manque d’argent » évidemment, pour la remettre en état.
L’AVARE
Le saviez-vous ? Molière prenait son bien où il le trouvait !
Pour L’AVARE, il a utilisé une pièce de Plaute « Aulularia », (traduction : « la marmite »), qui date d’environ 200 ans avant Jésus-Christ ? Incroyable mais vrai !
A voir ou revoir pour le texte...
A voir pour la mise en scène de Patrice Mincke...
A voir pour la découverte de certains acteurs talentueux.
A revoir pour retrouver Guy Pion, extraordinaire dans son rôle d’Harpagon.
A voir parce que c’est du vrai théâtre.
Bravo aux 10 comédiens cités ci-avant.
L’EQUIPE TECHNIQUE
Assistanat à la mise en scène : Mélissa Leon Martin
Scénographie et costumes : Thibaut De Coster et Charly Kleinermann
Peinture du décor : Geneviève Périat
Réalisation des costumes : Elise Abraham et Sarah Duvert
Lumières : Laurent Kaye
Musique : Laurent Beumier
Maquillages et coiffure ; Laurie Van Laethem
Direction technique : Gérard Verhulpen
Régie : David Lempereur
Régie plateau : Cécile Vannieuwerburg
Régie son : Jérémy Vanoost
Régie lumières : Noé Francq
Accessoiriste : Zouheir Farroukh
Habilleuse : Gwendoline Rose
Menuisiers : Yahia Azzaydi , Shaban Rexhep,Patrick Cautaert
Stagiaire en régie : Clara Pinguet
Mise en scène : PatriceMincke
Amis de l’émission/blog « Les Feux de la Rampe » , merci de votre attention et votre présence quotidienne sur le blog.
Notre moment de séparation : J'ai l’envie de vous programmer deux extraits des films « L’Avare » avec deux grandes stars françaises :Louis de Funès et Michel Bouquet.
Une émotion et un plaisir de les retrouver.
A tout bientôt !
Roger Simons
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