Trois soirs encore pour voir ce spectacle en création qui nous fait mieux découvrir cette photographe américaine de grand renom, né à Danvers(USA) en 1958 , pour se laisser mourir en 1981 à New-York . Elle se suicide dans son loft de New York à l’âge de 22 ans.
Malgré la brièveté de sa carrière, l’œuvre de Francesca Woodman continue d’avoir une grande influence sur la création photographique contemporaine.
Une jeune comédienne belge, Nathalie Rozanes, a découvert l’œuvre de Francesca lors d’un passage à New York.
Elle a été bouleversée et elle a voulu lui rendre hommage en créant un spectacle dans lequel elle s’enveloppe dans le corps de la photographe.
Elle est étonnante !
Nathalie Rozanes : Pour moi, Francesca Woodman interroge la condition humaine en plaçant sa forme visuellement contre des formes abstraites ou organiques(parfois mortes), qui ne sont pas humaines. Quel est notre rapport au temps ? A l'autre ? Quelles sont nos perspectives ?
Francesca : « J’aimerais avoir un avis sur le capitalisme et sur le communisme aussi et avoir
Une idée de comment on pourrait sortir de cette crise
Et savoir quel serait un meilleur système
Et l’affirmer
Et sur la position de la femme dans la société aussi et l’affirmer
Et une solution pour l’environnement
Le Mali
Et...
J’aimerais savoir quel avenir je pourrais donner à mes enfants, trouver une forme d’art qui soit la mienne , écrire des films, faire de la broderie ou des photos et cesser de la chercher , sortir de cette crise la aussi et mettre de l’humour dans les choses , parce que c’est vachement sexy quand même une fille qui a de l’humour et tellement plus digeste et de la discipline,
Me lever tous les matins à 6h30 et faire du yoga
et savoir comment parler aux autres , mais surtout à toi aussi , surtout(...) »
Nathalie Rozanes : Si vous voulez , dans « FRANCESCA » je joue mon carnet de notes de 2 ans de recherches avec ce projet qui a démarré la première fois que j’ai vu une photographie de Francesca Woodman.
Un montage ouvert sur comment une chose en amène une autre. Comment créer !
FRANCESCA
La découverte de l’œuvre photographique de Francesca Woodman constitue le point de départ du spectacle propos en ce moment au Théâtre National.
Un plongeon dans l’intimité d’une jeune femme, Francesca.
Un solo qui flirte avec la performance, entre un portrait et l’autofiction.
Une langue brute, proche du carnet de notes
Mieux , et merveilleusement mieux, un poème d’amour épistolaire.
Nathalie Rozanes : J’ai créé un réseau d’associations qui se déploie en 3 lignes
principales :Une chorégraphie à travers les images et les textes de Francesca...Des
extraits du poème épistolaire « Cœur de lion » d’Ariana Reines...Un texte que j’ai écrit en réaction aux photographies de Francesca Woodman.
LA PIECE
Un plateau rempli d’un tas de choses curieuses, mélangées, difficile à déterminer.
Un lit tout de blanc recouvert s’impose : la femme est là, toute nue, se déplaçant sans arrêt, virevoltant à travers ce lieu gigantesque.
C’est Nathalie, entrée dans la peau de Francesca. Elle est d’une beauté radieuse ! Elle s’en vient parfois près de nous, sourit, s’éloigne, se recouche, dit des textes qui sont les siens, en dit d’autres qui sont ceux de Francesca.
Nous baignons dans un univers particulier, étrange, onirique, qui nous trouble.
Nathalie Rozanes nous livre son carnet de notes. C’est quelque peu déroutant mais généreux. Elle le fait avec humour et une certaine tendresse, page après page. Un carnet de notes avec beaucoup de notes intimes qu’elle nous dévoile comme cette lettre d’amour écrite par Francesca, une lettre qui a joué un rôle important dans la vie de cette femme perdue.
Un parcours initiatique qui nous entraine dans des rêves impénétrables, insaisissables remplis d’amour et de désir et qui viennent se jeter dans nos pensées d’un façon un peu inconsciente.
C’est avec passion que j’ai suivi hier soir ce parcours proposé par Nathalie, jeune comédienne talentueuse.
S’ajoute à ce spectacle « différent », l’exposition ICONIC ECHO, juste à côté de la scène, qui est un prolongement du spectacle. C’est une autre porte d’entrée dans l’univers de ce que l’on vient de voir.
Trois artistes : Lucie Guien , Thomas Depas et Thibault Grégoire s’exprimant à l’aide de trois médiums : le dessin, le film et la photographie.
Ils nous présentent quelques-unes de leurs œuvres directement inspirées par le travail de Francisca Woodman.
Une heure d’un spectacle envoûtant !
Une découverte d’une photographe américaine extraordinaire !
Une superbe jeune comédienne auteure d’un projet intéressant !
Un moment de théâtre rarissime !
FRANCESCA
Projet et jeu : Nathalie Rozanes
Textes : Nathalie Rozanes et Arian Reines
Assistante : Lucie Guien
Son : Jean-Noël Boissé
Scénographie- lumière – video : Simon Siegmann
Construction décor : Dominique Pierre et Yves Philippaerts
Réalisation costumes : Nicole Moris, Jeanne Wintquin, Billal Costanza.
Régies :
générale : Luc Loriaux
son : Simon Pirson
lumière : Didier Covassin
video : Matthieu Bourdon et Sandrine Couvert
plateau : Lucas Hamblenne et Ondine Delaunois
Photos : Cici Olsson
Production Théâtre National.
FRANCESCA
Jusqu’au 0/03/16
THEATRE NATIONAL
Bld Emile Jacqmain 111-115 – 1000 Bruxelles
Infos Réservations : 02 / 203 53 03
Amis de l’émission/blog « Les Feux de la Rampe », merci de votre attention et votre présence.
Notre moment de séparation : En compagnie de Gérard Depardieu et Benoit Poelvoorde pour le film de Gustave Kervern et Benoît Delépine SAINT-AMOUR »
Un film sur la solitude et l’amour.
Ce qui est amusant et formidable, c’est de voir Gérard , père de Benoît. Ils sont tous deux émouvants ! Deux grands acteurs !
Le film à voir !
Chers amis du blog , à tout bientôt !
Roger Simons