Une comédie dévorante du dramaturge italien Fausto Paravidino.
Une comédie virulente touchant les couples, les rencontres, les ruptures, les retrouvailles, adaptée en français par Pietro Pizzuti.
Une comédie d’un grand modernisme mise en scène d’une façon vivifiante et nouvelle par Fabrice Gardin.
Une comédie subtile et intense, drôle, cruelle, chargée d’un pouvoir d’identification indéniable et adroitement menée sur la complexité des rapports de couple.
Une comédie dans laquelle les personnages cherchent à sortir d’une vie qui ne répond plus à leurs attentes.
EXIT
Un théâtre d’aujourd’hui !
Un théâtre rafraichi !
Pietro Pizzuti : On ne se quitte jamais bien. Soit on se rappelle les bons souvenirs et c’est l’horreur soit on se rappelle tous les mauvais et c’est la haine. Nous devons décider entre la haine et l’horreur...
Ce n’est pas évident !
Pietro Pizzuti : C’est une pièce sur l’usure du couple, tout en tendresse, sans cirque psychologique ni pathos.
C’est une comédie dans laquelle les personnages cherchent à sortir d’une vie qui ne répond plus à leurs attentes.
C’est l’histoire d’une séparation...
Fausto Paravidino (l’auteur) : J’aime un théâtre plus curieux des individus que des thématiques. Tous mes personnages ont un grand besoin d’amour et une peur encore plus grande de ne pas parvenir à en donner et à en recevoir.
FLASH
Né à Gênes en 1976, Fausto a grandi dans le Piémont.
Après une année passée à l’école d’acteur du Teatro Stabile de Gênes, il fonde sa propre compagnie avec un groupe de camarades et tente sa chance à Roma.
Et tout va s’enchaîner... Il écrit de nombreuses pièces puis les joue.
Fausto Paravidino est l’un des brillants représentants de la nouvelle génération de dramaturges européens.
Il fait aussi du cinéma, de la radio, de la télévision.
Il est aussi traducteur de pièces de Shakespeare Pinter, Mc Donagh et d’autres encore..
Fausto Paravidino : Pour démarrer l’écriture d’une pièce, je copie, je reproduis, j’imite souvent puis je vais de l’avant comme ça vient.
Je n’ai pas le talent de la création, qui est exclusivement du domaine de Dieu. Je ne fais pas le tableau mais le cadre. Je restitue ce que je vois et je me laisse porter par mon imagination. Je peux être inspiré par une conversation dans un bus, ou le spectacle de quelqu’un d’autre.
Si c’est un mauvais spectacle, je me demande comment j’aurais pu mieux faire, si c’est un bon spectacle, le point de départ est meilleur pour moi.
Pour moi, le théâtre est un divertissement. Je ne me place pas, avec mon travail, en compétition avec le théâtre de recherche mais avec la discothèque.
Et comme divertissement, le théâtre doit être fait pour le spectateur, qui est quelqu’un qui me ressemble, avec qui j’irais au restaurant.
Le théâtre selon moi, sert à rendre la vie plus agréable.
Je ne crois pas qu’il puisse changer la société, il doit seulement être un miroir et un réconfort pour les êtres humains.
Voilà une portée de jugements très rares de la part d’un dramaturge ! On ne peut que l’apprécier...
EXIT, LA PIECE !
Pietro Pizzuti (traducteur) : A et B vivent ensemble. A et B se séparent. A rencontre C. B suit les conseils d’un manuel américain et rencontre D ; B revoit A . C attend un enfant de B alors qu’ils sont plus ou moins séparés.
D croise C. A retourne voir B. B reçoit A et tente d’atteindre le point 10 de son manuel. D arrive chez B alors que A y est encore.
Derrière A, B, C et, des hommes et des femmes qui se séparent , se trouvent , s’épuisent, se quittent , se cherchent , se retrouvent , se reperdent , se déconstruisent.
Fausto Paravidino élabore un théâtre plus curieux des individus que des thématiques.
Tout cela paraît compliqué. Non, nullement, c’est simple il suffit de voir la pièce et le jeu des quatre comédiens.
abrice Gardin (metteur en scène) : Fausto Paravidino élabore EXIT avec tous les ingrédients traditionnels : des caractères ordinaires, incarnés dans des situations quotidiennes, une intrigue qui tourne autour du thème de l’amour, et des dialogues plein d’esprits.
Ce qui surprend, c’est la dimension expérimentale, « méthode Paravidino » qui s’inspire du comique de répétition et du principe de flash-back, pour faire alterner narration et dialogues , répétitions et variations, reliant les espaces adjacents .
Je vois chez Paravidino mes auteurs de prédilection : Pinter ... Beckett dans le rythme utilisé , les phrases courtes , les petites couches , l’invasion des à-côtés, voir des bas-côtés, mais avec une luminosité , par moments, qui ne se retrouve que sous le soleil des auteurs italiens tels De Filippo et Pirandello...
Ces pièces sont des machines à jouer mais avec l’attitude actuelle du théâtre italien : précision et rythme.
Chaque personnage reste enfermé dans sa logique comme chez Pinter...
Fausto : Bien sûr, Pinter a exercé une forte influence sur mon écriture. J’ai beaucoup lu son œuvre avant d’écrire ma première pièce. C’est ainsi que j’ai appris que les personnages peuvent parler d’une manière aussi étrange que les gens le font dans leur vie !
Il est vrai qu’il y a des points communs entre Fausto Paravidino et Pinter, et Woody Allen également.
« Au théâtre, il n’y a rien à comprendre, mais tout a sentir » (Louis Jouvet)
EXIT
Cette pièce a demandé un travail de mise en scène tout particulier.
Fabrice Gardin(le metteur en scène) : On a travaillé par couches successives. Aucune indication sur les personnages, peu de caractérisation de la part de l’auteur, on est parti au plus naturel.
Chose étonnante : il n’y a pas de composition dans ce spectacle. Chacun a déjà une expérience de couple, de vie en couple et le spectacle s’est construit sur ces strates que nous promenons tous avec nous. Il nous a fallu juste une grande confiance réciproque.
Comme je connaissais déjà les quatre comédiens qui interprètent « EXIT », le travail a été facile.
On a très fort joué les mots pour s’en remplir car ce sont les dialogues qui créent l’histoire des couples, les personnages sont les comédiens. Ce qui m’a amené à vider le plateau de toutes choses « inutiles », donc exit les accessoires et autres interventions habituelles.
Je voulais aussi beaucoup de transparence, de luminosité sur le plateau. Ronald Beurms, le scénographe a traduit cela par un labyrinthe de structures métalliques qui permet aux comédiens d’habiter l’espace avec très peu de contraintes et que celui-ci soit autant une structure mentale qu’un lieu déterminé.
En même temps, le fait que les personnages soient comme enfermés dans l’espace proposé nous amène proche de l’expérience de laboratoire sur le sujet de l’amour.
La lumière de Félicien Van Kriekinge joue avec les structures métalliques pour nous aider à faire le chemin proposé par l’auteur entre rêve éveillé et logique réaliste.
Le travail sonore de Laurent Beumier évolue entre légèreté et mini jingles qui marquent discrètement le passage du temps.
Il y a une notion ludique qui n’est pas non plus négligeable dans ce que propose Paravidino. Il était important de la retrouver sur scène. Elle est amenée par l’utilisation de pictogrammes (dessin figuratif stylisé ayant fonction de signe) qui représentent quelques objets...
LES QUATRE COMEDIENS
Traduction des lettres :
A : un homme : Dominique Rongvaux
B : sa femme : Christel Pedrinelli
C : une jeune femme :Leone François Janssens
D : un deuxième homme : Jef Rossion
Ils sont excellents tous les quatre.
Ils jouent très cinéma.
D’ailleurs, on assiste plus à la vision d’un film que d’une pièce. C’est très neuf ! Il n’y a pas « d’actes » comme à l’habitude. Ce sont des fragments de séquences et des dialogues très brefs.
Une idée encore : l’homme et la femme se parlent, c’est le dialogue.
L’un des deux s’adresse au public, c’est le monologue puis tous d’eux reviennent au dialogue.
Il y a aussi beaucoup de flashback : moment présent – moment du passé.
Les mouvements des comédiens sont très différents de par la présence de ces fabuleuses structures métalliques qui envahissent le plateau.
Ils virevoltent sur le plateau avec légèreté ! !
Bref, c’est du neuf, très apprécié par le public. !
J’ajouterai encore la musique qui intervient à plusieurs reprises en fond sonore. Celle d’ ailleurs que vous entendez au travers de ma chronique...
FAUSTO PARAVIDINO , AUTEUR SINGULIER ET GENIE PLURIEL
Le rythme et la précision sont la colonne vertébrale de ses pièce. L’absurde, ainsi que la tragédie pathétique des personnages sautent aux yeux quand on lit Parvidino.
La précision de jeu, venu tout droit de la commedia est à travailler minutieusement, , comme une horloger accomplit son travail. (Jean-Romain Vesperini)
GENERIQUE
Avec
Dominique Rongvaux
Christel Pedrinelli
Leone François Janssens
Jef Rossion
Mise en scène : Fabrice Gardin
Scénographie et costumes : Ronald Beurms
Décor sonore : Laurent Beumier
Création lumières : Félicien Van Kriekinge
Video et pictogramme : Alan Beurms
Régie : Florentin Van Kriekinge, Vigen Oganov, Vincent Lamer
Construction du décor : Stéphane Devolder, Philippe Van Nerom, Mikail Caliskan, Martin De Salle, Laurent Notte
Habilleuse : Fabienne Miesssen
Photos : Martin Gallone
(Avec de larges extraits de propos publiés dans le programme du spectacle)
EXIT
Jusqu’au 06/03/16
THEATRE ROYAL DES GALERIES
Galerie du Roi 32 – 1000 Bruxelles
Infos Réservations : 02 / 512 04 07
Amis de l’émisssion/blog « Les Feux de la Rampe », merci de votre attention.
Notre moment de séparation : Demain mardi 16/02 , à 23h20 France 3 , rendez-vous sur le divan de Fogiel avec Françoise Hardy qui va confier son parcours professionnel , quelques moments de sa vie intime , de son cancer qu’on lui a diagnostiqué en 2003.
Une rencontre chaleureuse, émouvante avec cette grande dame de la chanson française.
Bonne fin de soirée à Vous et à tout bientôt !
Roger Simons