Texte, mise en scène, interprétation : JEANNE DANDOY
INFO / 1985
Suite à une éruption volcanique en Colombie, Omayra Sanchez, jeune fille de 13 ans, est coincée dans une coulée de boue. Elle décède après 3 jours de souffrances sous l’œil obscène des caméras du monde entier.Personne n’a pu la sauver.
Ce souvenir tatoué dans le cœur réveille chez Jeanne Dandoy le désir de dénoncer une tendance générale au manque d’engagement citoyen...
Jeanne Dandy : Notre petit territoire révolutionnaire se résume-t-il à un clic de souris ?
Cette bonne volonté stérile suffit-elle à donner du sens à notre vie ?
CASSANDRE, le personnage de ce spectacle multimédias, prisonnière de sa conscience exacerbée et terrorisée par ses responsabilités , veut mettre un terme à sa vie et à celle de l’enfant qu’elle porte , mais des pulsions de vie la secouent qui l’aideront à croire en l’avenir !
SUGGESTION
Je conseille vivement aux spectateurs de prendre connaissance de ce spectacle avant d’y assister. Cela permet d’entrer plus facilement dans cette pièce...
Voyage mental dans l’univers de Jeanne Dandoy, à la fois dense et poétique !
GROS PLAN SUR JEANNE DANDOY
Jeanne : J’écris depuis que j’ai 6 ans. Les mots m’ont toujours habitée, obsédée, comme la clef d’une porte magique ouvrant le domaine d’un champ des possibles infinis.
Je les ai d’abord envisagés comme le stylo-arme qui se frayait un chemin salvateur dans une jungle effrayante , parfois hilarante.
Et puis, je les ai vécus comme le remède et le poison, doux, sauvage, drôle , savoureux , épicé et sucré , tout à la fois , tour à tour apaisant ou exaltant une époque en incessant mouvement , regorgeant d’un amour infini envers l’humanité tout autour.
Mon « besoin de consolation est impossible à rassasier », mais il est possible à partager, avec humour, tendresse et une incroyable foi aux multiples possibles.
J’ai toujours voulu écrire des histoires pour qu’elles soient vues, entendues. C’est ce désir de transmettre qui m’a, plus tard, donné envie de les mettre en scène.
Cela participe sans doute à mon désir de les habiter, mes histoires et celles des autres.
Cette façon d’envisager le récit était donc extrêmement active.
J’aime les mots qu’ils soient quotidiens ou extrêmes.
J’accorde une attention particulière au rythme, aux sonorités. J’entends absolument chaque phrase. Il n’est pas une virgule qui soit le fait du hasard.
Le langage des êtres qui m’environnement me passionne...
HASTA LA VISTA OMAYRA
Jeanne : Avec cette pièce, je suis à un tournant de ma carrière d’auteure. J’ai pris 4 ans pour l’écrire, en laissant périodiquement le projet de côté , en le mettant au panier , en m’y attelant à nouveau.
J’ai écrit ce texte pour moi, en entendant ma voix , contrairement à d’autres textes pour lesquels j’étais inspirée par d’autres acteurs , des acteurs magnifiques qui par la suite ont ou non incarné les rêves que j’avais eu d’eux.
Il s’agit de moi, actrice, en scène. Moi avec ce sujet, cette matière, ce sentiment d’impuissance , cette fragilité. Et peut-être cette donnée est-elle plus importante qu’il n’y paraît à la base. Peut-être cette donnée fait-elle écho à un autre spectacle que j’ai créé seule, il y a plus de dix ans : « Jane ».
Il y s’agissait aussi de moi, seule en scène, dans un rapport particulier et étroit avec le public, explorant un thème de façon intime et personnelle.
LE MONDE EST UN TERRAIN DE JEU SUR LEQUEL APPRENDRE OU SE CASSER LES DENTS !
Le travail scénique que fait Jeanne Dandoy est très particulier, pas toujours évident à suivre.
Sa mise en scène est aussi distinctive.
C’est à la fois de la radio, du cinéma, du théâtre.
Un spectacle multimédia et interactif avec des images troublantes, déroutantes même, oniriques.
Des instants d’une belle poésie !
Il y a encore du travail à apporter à la mise en scène qui voltige d’un coin à l’autre, qui plonge trop souvent le spectateur dans le noir absolu.
« Dans ce spectacle multmédia où le théâtre côtoie de manière nouvelle la video , Jeanne Dandoy propose au spectateurs de suivre la réflexion de Cassandre , une autoréflexion partagée par toute une génération de couillons paralysés à l’idée de devenir père ou mère.
Avec « Hasta La Vista Omayra » , Jeanne Dandoy donne un visage à l’angoisse qui paralyse en grande partie sa génération, les enfants des soixante-huitards emplis de désillusions , un bras levé , l’autre pendant. C’est un appel à la vie !
(Le Suricate Magazine)
« De plus en plus, la société dans laquelle nous évoluons semble se plaire à montrer l’horrible, l’ignoble, le douloureux. Les preuves de cette attirance, de ce goût pour la souffrance et le morbide...
(Infusion Revue)
HASTA LA VISTA OMAYRA
Un spectacle hors habitude, d’une réalisation technique nouvelle et réussie !
Un spectacle parfois déroutant, perturbant, difficile à suivre à certains moments...
A chacun son choix, sa façon de recevoir une œuvre théâtrale !
J’espérer retrouver Jeanne Dandoy bientôt dans un autre projet.
Cela dit, je l’avais beaucoup aimée dans le film de Michael Roskam « Rundskop » en 2011 ! Elle avait connu un énorme succès, mérité !
GENERIQUE DE FIN
Jeanne Dandoy (texte, mise en scène , interprétation)
Assistant à la mise en scène : François Bertrand
Création video : Lionel Ravira
Chef opérateur : Florian Berutti
Scénographie : Vincent Lemaire
Création son : Guillaume Istace
Composition musique : Olivia Carrère
Création lumière : Xavier Lauwers
Création costume : Emilie Jonet
Création maquillage : Marie Messien
Interprétation vidéo : Léna Piazza et Jeanne Dandoy
Voix off : Vincent Hennebicq, Isabelle Pajot et Jeanne Dandoy
Confection costumes : Myriam Simenon, Agnès Brouhon et les Ateliers du Théâtre de Liège.
Confection décor et accessoires : Marie-Claire Dardenne, Eddy Niejadlik et les Ateliers du Théâtre de Liège
Stagiaires son : Loris Manzini et Noam Rzewski
Stagiaire scénographie : Clémentine Ribal
Production : Seriallilith
Coproduction : Théâtre de Poche de Bruxelles et Théâtre de Liège.
(Avec de larges extraits du dossier de presse écrit par Jeanne Dandoy et publié dans le programme du théâtre)
HASTA LA VISTA OMAYRA/ JEANNE DANDOY
Jusqu’au 28/11/15
THEATRE DE POCHE
Chemin du Gymnase 1a 1000 Bruxelles
Infos Réservations : 02 / 647 27 26
Amis de l’émission/blog « Les Feux de la Rampe », merci de votre attention et votre assiduité.
Notre moment de séparation : L’Orchestre Bruno Vansina en représentation demain mercredi à 20h30 , aux « Lundis d’Hortense » , Chaussée de Louvain 193 – 1210 Bruxelles
La musique de Vansina est intuitive et accorde une grande importance aux couleurs, aux ambiances et aux contrastes. On y retrouve l’influence de la musique du monde, l’exotisme et le côté méditatif des mantras avec un résultat orienté vers le jazz d’aujourd’hui.
A découvrir.
A tout bientôt !
Roger Simons