« Avant la nuit, c’est l’heure où tout tourne. C’est l’heure où l’on se détourne du soleil petit à petit, où la terre tourne le dos au jour aveuglant pour se plonger dans le crépuscule jusqu’à la nuit. C’est l’heure où les yeux voient un peu plus loin que la simple matière, c’est l’heure des sons, c’est l’heure des sens et des pensées. C’est l’heure de raconter... »
C’ETAIT IL Y A QUELQUES HEURES...
Revoici Lola, de plus en plus étonnante et étincelante .
Je viens une nouvelle fois de l’applaudir dans un lieu charmant de Bruxelles au nom dit « Garage Culturel »
Elle nous a offert un magnifique concert, accompagnée avec amour par ses trois musiciens.
Bigbang apocalypse
« As-tu connu ce train, qui déchire et qui passe ?
« As-tu sauté dedans ? As-tu perdu sa trace ?
« Regarde-le la nuit couper les paysages
« Il passe comme un cri sur nos terres sauvages
« Big Bang Apocalypse
« C’est le train de l’amour
LOLA BONFANI, comédienne, auteure, compositrice, chanteuse...
Lola : Je suis née dans une famille de théâtre et de musique. Ma mère et mon père ont, de mon souvenir, toujours travaillé ensemble à la création et à la recherche d’un style théâtral qui leur est propre, sillonnant les routes de France et de Belgique de représentations en représentations.
Je les connais tous deux. J’ai vu la plupart de leurs spectacles. Des spectacles hors habitude qui nous font découvrir des poètes, des dramaturges que l’on voit rarement.
Deux artistes talentueux qui mènent un travail tout particulier sur la culture, sur l’art théâtral ! Deux écrivains, deux auteurs de pièces pour le théâtre. J’aime citer leurs noms : Eve Bonfanti et Yves Hunstad, les parents !
Lola : Petite, c’est à l’ombre des rideaux de la scène que je faisais ma sieste, c’est dans le camion de tournée que j’avais le droit d’accompagner que j’ai grandi. De l’école au théâtre, du théâtre à l’école des bancs de la classe aux sièges de théâtre.
J’ai reçu mon premier violon à l’âge de 5 ans. Mes études se sont dirigées tout naturellement vers les arts dès l’âge de 15 ans.
Après avoir expérimenté sur le terrain plusieurs disciplines artistiques, c’est tout simplement que l’éventail des possibles s’est petit à petit effeuillé jusqu’à dévoiler la musique et plus principalement le chant comme discipline principale.
Ayant fait du violon depuis l’âge de 6 ans, c’est à partir de 18 ans que j’ai découvert la contrebasse de mon grand-père délaissée dans un coin et exploré le chant lyrique puis le chant jazz avant de découvrir au travers de mon dernier projet de compositions en 2014, la « chanson française »...
La contrebasse en question se trouvait dans un coin du petit plateau, à côté des batteries.
Lola a interprété, seule, deux chansons avec l’instrument.
Un ravissement !
Lola : Je n’y aurais jamais pensé de prime à bord, mais c’est en travaillant cette matière – la composition alliée au choix des mots en français – et ensuite son interprétation en scène , que j’ai compris que ce projet réunissait tout ce qui m’avait jusqu’alors dispersée : la création, la musique, le chant, l’écriture , le jeu, la danse...
Après 10 ans d’un parcours hétéroclite, j’avais enfin trouvé ma voie : L’Ecriture et le Chant au centre. Le reste pour leur donner corps.
C’est à la recherche permanente de ces instants de grâce insaisissables quand tout communie, musiciens, chanteurs, spectateurs, souvenirs et émotion s, que je me lance à présent. C’est cela qui me passionne, jouer avec cette chose indomptable qu’est le « duende ».
L’instant du « duende » , cette chose qui passe et qui fait vibrer les musiciens comme les spectateurs puis qui disparaît aussitôt le rideau tombé, ne se dompte pas , ne se choisit pas , ne se prévoit pas. Il vient quand il veut, il débarque quand on ne l’attend pas, il nous reste fidèle un temps puis il s’échappe.
(Le « duende » trouve sa source dans la culture populaire hispanique56. Cela signifie un état de grâce !)
Lola : C’est un fruit que l’on n’ait jamais sûr de pouvoir cueillir...
Clown.
« Il y a des gens qui rient au bar
« Pendant que le clown se démaquille
« Dans sa loge, face au miroir,
« Son vrai visage reprend vie.
« Il y a des gens qui rient au bar,
« Pendant que le clown se rhabille.
« Il glisse un jeans, va au comptoir,
« Son job est fait pour aujourd’hui.
L’ECRITURE MUSICALE
Lola : Si les mots donnent le contexte grâce à des images glissées sur un propos ou un personnage, la musique, elle, est l’empilement des sentiments bruts et instantanés d’une situation. C’est la partie vivante et brute, c’est le cœur qui se serre, c’est la colère qui monte ou la joie qui se libère.
J’ai choisi d’écrire des mélodies et des harmonies relativement simples. Elles sont conçues pour être retenue facilement et soutenir les sentiments et les histoires, à la manière des mélodies populaires.
Miroirs
« Il y a une femme dans les miroirs
« Elle vient me voir
« Elle est là depuis longtemps
« Mais ces temps-ci , je la vois souvent
« Je ne sais pas qui c’est.
« Je te jure : je sais pas.
Lola : J'ai des envies de mots, cela compte beaucoup pour moi les mots. J’ai des envies de sons, des envies de sentiments. J’ai toujours aimé écrire, et depuis petite fille, j’ai toujours écrit pour moi-même dans des tas de cahiers les idées qui me passaient par la tête, des moments de la vie : des instants du quotidien ou des pensées abstraites... Mais souvent, j’ai écrit le soir ou la nuit, quand le jour s’en va.
Tous ces propos que nous confie Lola apparaissent bien dans ses chansons.
« Tous les arts peuvent accueillir le duende, mais là où il trouve le plus d’espace, bien naturellement, c’est dans la musique , dans la danse, et dans la poésie déclamée puisque ces trois arts ont besoin d’un corps vivant pour les interpréter , car ce sont des formes qui naissent et meurent de façon perpétuelle et dressent leurs contours sur un présent exact. »
(Jorge Luis Borges)
Lola : Je vis un travail collectif avec mes musiciens où le sens de la musique bat à l’unisson. Si, sur scène, c’est à moi que revient le rôle de prendre la parole au sens littéral, les musiciens, eux, sont le cœur battant de chaque chanson. Ensemble, nous formons une même voix.
Mer
« Au milieu des jours qui passent,
« Quand les vagues du temps s’effacent
« Je ne suis plus que leur écume.
« Qui roule et puis part, cherchant le sens du mystère
« Et qui croit avoir compris puis qui se perd
« Dns l’immensité de la mer,
« Tôt ou tard...
J’aurais encore tant et tant de choses à vous confier sur cette adorable et talentueuse Lola.
Vous aurez l’occasion de l’applaudir dans le courant du mois d’avril :
Le 16/04/16 à Wavre salle Columban.
Du 21 au 24/04/16 au Théâtre La Clarencière, rue du Belvédère 20 à Ixelles – 1050 Ixelles/Bruxelles
(Infos Réservations : 02 / 640 46 70)
De belles soirées en compagnie de Lola et ses musiciens.
LOLA BONFANTI & COBALT
Textes et Chants : Lola
Musiciens : Yvan Rother (guitare)- Benjamin Tequi (batterie) Victor Abel( clavier)
Scénographie et lumière : Aron Maler
Photos : Michèle Hofmans
Amis de l’émission/blog « Les Feux de la Rampe » , un grand merci de votre attention assidue et de votre intérêt au blog.
Notre moment de séparation : Ce soir à 20h20 sur France Trois : « THIERRY LE LURON, LE MIROIR D’UNE EPOQUE » , un génie caricaturiste qui a été l’un des premiers à transformer l’imitation de nombreuses personnalités en un véritable spectacle de music-hall . Thierry Le Luron nous a quitté le 13 novembre 1986 à l’âge de 34 ans.
Je vous laisse en sa compagnie un très court moment
A tout bientôt !
Roger Simons